L’après Covid-19: et si nous boudions les grandes marques ?


Slow Fashion / mercredi, juin 10th, 2020

Ouf!, depuis ce lundi 8 juin, nous pouvons (enfin) sortir et prendre nos apéros ailleurs que dans notre salon !

Mais, nos habitudes d’avant le Covid-19 ont-elles véritablement changé ?

Les belles vitrines des magasins de grandes marques nous font peut-être de l’oeil et sont certes forts attirantes avec l’exposition de leurs produits aux matières nobles et aux finitions soignées … Mais, connaissons-nous vraiment la réalité qui se cache derrière l’univers de ces grandes marques, ainsi que l’impact social et écologique de nos achats? 

Tout d’abord, nous ne réalisons pas toujours la manière dont ces dernières parviennent à, soit pratiquer des prix très bas (telles des enseignes comme H&M), soit à se faire des marges colossales. En effet, c’est souvent la conséquence d’un déni du respect de l’environnement et/ou des droits humains (voir ma section sur la Slow Fashion qui se veut prendre le contrepieds de la Fast Fashion).

 

La réalité du « luxe à la française » ou du « made in Italia » …

C’est l’excellente émission Cash Investigation qui a révélé les dessous de la production de grandes marques de luxe gérées par les deux plus grands groupes français LVMH (Chanel, Louis Vuitton par exemple) et Kering (Gucci, Yves saint Laurent entre autres) en menant leur propre enquête.

Si nous prenons l’exemple du cuir, matière première des sacs à mains dont ceux de marques dites luxueuses peuvent afficher des prix exorbitants, provient en réalité la plupart de temps d’ateliers situés en plein coeur de la Toscane (wow, la réputation du made in Italy !). Or, lorsqu’on se rend sur place, au sein même des ateliers et que l’on prend le temps d’observer ce qui s’y passe, on est confronté à une toute autre image du made in Italy, beaucoup moins glamour car on réalise qu’en réalité, ce sont des travailleurs sans papiers qui assurent le tannage en travaillant bien souvent jusqu’à 13h par jour, sans mesures de protection et souvent avec les contrats les plus précaires … pour fabriquer un sac d’une marque « de luxe » qui vaudra au final plusieurs milliers d’euro ! 

Eh oui, le « luxe à la française » ou le « made in Italy » est en fait aujourd’hui, si pas décliné en « made in China », lié à l’exploitation de travailleurs, ces petites mains qui travaillent plus de 12 heures/jour pour des salaires de misère …

Et c’est un comble, ces groupes détenant ces marques qui génèrent des chiffres d’affaires hallucinants sur le dos d’enfants ou de travailleurs forcés sont en plus bien souvent … exemptés d’impôts

 

Les pseudo chartes éthiques … ou le greenwashing qui rapporte gros aux grandes marques !

La plupart des marques aujourd’hui affichent clairement des engagements « responsables », « plus verts », ou encore « éthiques ». Ca a l’avantage d’être beau sur papier et de rassurer le consommateur. Or, il faut savoir que ces « chartes » édictées par les marques sont bien souvent de beaux engagements étalés sur papier glacé mais qui ne sont absolument pas vérifiés dans le concret !

Donc, aucune vérification, aucun suivi … et aucun acte, rien que de belles paroles !

Pour rappel, pour produire le coton, il faut en quantité de :

  • Eau : il faut 20 000 litres d’eau pour produire 1 kg de coton !
  • Pesticides : la culture du coton est la plus grande consommatrice de pesticides dans le monde ! Les effets sont ravageurs sur l’environnement et le climat, mais aussi sur les personnes qui travaillent dans les champs de coton.

Prenons l’exemple du « label » Better Cotton Initiative (BCI), un label qui se veut être la promotion du coton responsable et que l’on trouvera affiché sur les vêtements vendus dans des boutiques bien connues. Qu’est-ce que du coton responsable et quel est le suivi ou le contrôle sur place, en Ouzbékistan ou Bangladesh notamment? La vérité est qu’il n’y en a pas ! Et qu’en plus, d’autres cotons non labellisés (provenant de l’Ouzbékistan qui pratique le travail forcé et le travail des enfants) peuvent se trouver mélangés en toute légalité à la masse de coton BCI.

En outre, grâce au principe de la balance de masse, à partir du moment où un agriculteur s’engage à produire en utilisant moins de pesticides et moins d’eau, toute sa production de coton pourra être vendue avec le soi-disant label BCI, même si, dans les faits, il n’en est rien! On comprend donc bien pourquoi cette pseudo certification a de plus en plus de succès en Europe …

En somme, quand on achète un vêtement avec le label BCI, il se peut fort bien qu’il n’y ait qu’une infime partie de coton labellisé … voire pas du tout ! Donc, ce type de labels ne garantit absolument rien … hormis l’achat en bonne conscience du gentil (naïf) consommateur qui pense acheter un vêtement conçu en coton bio !

 

Les « petits » artistes et artisans: il n’y a que ça de vrai !

Il existe un savoir-faire propre présent dans chaque pays d’Europe. La Belgique n’est pas en reste. J’ai créé ce blog afin de mettre l’accent sur les acteurs du changement, du moins ceux qui osent y croire et surtout, qui s’en donnent les moyens. Notre pays compte un bon nombre de créateurs et d’artisans qui ont développé un véritable savoir-faire responsable, et ce, quelque soit le domaine.

Ces artisans du « monde d’après » font de leur travail quotidien une véritable lutte pour proposer des vêtements et des accessoires qui ont un moindre impact sur l’environnement et en s’assurant que les travailleurs reçoivent un salaire juste pour des conditions de travail décentes par le biais de chaines d’approvisionnement traçables et responsables.

Nous pouvons tous être des consommateurs responsables

En décidant de faire nos achats au sein de « petits » créateurs engagés et auprès de marques éthiques et qui respectent de vrais labels, c’est-à-dire aux normes strictes et contrôles et vérifications nombreux et réguliers tels que GOTS (Global Organic Textile Standard), nous les aidons concrètement non seulement à vivre, mais aussi à développer leurs compétences dont nous ne pouvons que bénéficier.

Et surtout, nous les aidons à oeuvrer pour la construction d’un monde meilleur, c’est-à-dire un monde où l’environnement et l’humain sont respectés à leur juste valeur !

Où trouver ces marques véritablement éco-responsables? A Bruxelles par exemple, et pour ne citer qu’elles:

  • Orybany: 18, Place Saint-Géry, 1000 Bruxelles.
  • 128, rue Blaes (photo): 128, rue Blaes, 1000 Bruxelles
  • Wonderloop: 35, rue de Flandre, 1000 Bruxelles
  • WeCo Store: 65, rue Armand Campenhout, 1050 Ixelles
  • Everybodyagrees.com: 44a, rue Antoine Bréart, 1060 Saint-Gilles
  • Les marques Dedicated et Armedangels (voir sites internet).

 

Sources : www.france.tv/france-2/cash-investigation/luxe-les-dessous-chocs

www.lesinrocks.com/2018/10/09/actualite/media-actualite/sous-traitance-ouvriers-malmenes-maltraitance-animale-cas-investigation-enquete-sur-le-luxe

https://citizenpost.fr/coton-labellise-bci-corruption-travail-force-pesticides/

https://blog.la-pigiste.com/2019/03/25/la-vaste-arnaque-du-coton-de-la-filiere-better-cotton-initiative-bci/

https://www.wedressfair.fr/labels/gots

15 réponses à « L’après Covid-19: et si nous boudions les grandes marques ? »

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